Au fil du temps, garder une bonne disponibilité des éléments dans le sol est une tâche complexe. En effet, les sols viticoles sont rarement structurellement homogènes. Si des chemins étaient présents dans la parcelle avant la plantation de la vigne, la qualité du sol sera localement différente. De plus, si la parcelle est en pente elle est potentiellement plus sujette à l’érosion. Les minéraux auront tendance à migrer vers le bas de la pente. Enfin, si la parcelle a été plantée en plusieurs fois, les vignes d’âges différents n’auront pas les mêmes besoins pour assurer leur croissance.
Pour bien réussir la fertilisation, il faut donc comprendre les sources de l’hétérogénéité de la parcelle, regarder l’historique et observer le contexte pédoclimatique.
Le développement végétatif de la vigne en cours de saison est un indicateur pour estimer en pratique la disponibilité des ressources : si certaines zones de la parcelle sont appauvries en nutriments, les ceps de vigne auront localement une capacité de pousse réduite. Pour mesurer le développement de la vigne en saison, il est possible de faire des mesures sur un échantillon de ceps sur le terrain à pied. Néanmoins, ce travail est chronophage et en pratique peu précis. Scanopy a choisi d’utiliser le drone pour cartographier les vignes pour son efficacité et sa précision.
Avec son service « Dynamic » , Scanopy propose une méthode pour moduler la fertilisation d’une parcelle viticole en 3 étapes à partir de la cartographie par drone.
Sur le principe de la viticulture de précision : mesurer, décider, agir.
Pour évaluer la capacité de pousse des ceps de vigne, on réalise une première carte de vigueur pour avoir une référence en début de saison. On réalise une deuxième carte plus tard dans le cycle que l’on compare à la première pour comprendre comment la vigne s’est développée par rapport au point initial. Un zonage est établi sur la base du niveau de développement de la vigne.
Pour chaque zone du zonage, on cherche ensuite les causes de variabilité. L’aide d’un technicien viticole spécialisé est un plus. En particulier dans le cadre d’une fertilisation, il est nécessaire de comprendre dans quelle mesure la disponibilité des ressources dans le sol est responsable des variations observées de la dynamique de vigueur. On déduit de cette analyse les zones de la parcelle pour lesquelles on souhaite appliquer une dose plus élevée, et les zones pour lesquelles une dose plus faible est suffisante.
A partir d’une dose moyenne choisie à la maille de la parcelle, on construit enfin le plan d’intervention localisé en appliquant dans chaque zone un coefficient multiplicateur à la dose moyenne (entre 80% et 130%) qui correspond à l’augmentation ou à la réduction de dose souhaitée.
Deux solutions sont possibles pour moduler en pratique sur le terrain.
Si le tracteur est équipé d’une console de modulation, alors il suffit d’exporter le plan d’intervention sur une clef usb dans le format attendu par la console – le plus souvent shapefile ou isoxml, puis de brancher la clef dans la console. La dose de consigne est appliquée par le tracteur à mesure du déplacement dans la parcelle. Cette solution nécessite de s’équiper d’un tracteur capable de moduler, et d’une console équipée d’une fonction gps avec support de la modulation.
Si le tracteur n’est pas équipé de système de modulation, il est possible de moduler simplement les interventions en accélérant dans les zones ou l’on souhaite appliquer une dose plus faible, et en ralentissant dans les zones où la dose doit être plus élevée. Pour cela, il suffit de déterminer la dose appliquée quand le tracteur avance à une vitesse fixée dans la parcelle (par ex : si mon tracteur parcourt les rangs à 7km/h, j’applique une dose de 50 unités / hectare). On applique ensuite à cette vitesse de référence les ratios définis dans l’ETAPE 2, et on en déduit un plan d’intervention dont les consignes sont des vitesses d’avancée. L’application pour téléphone mobile VITI-APPS développée par Scanopy positionne le tracteur dans la parcelle et indique la vitesse de consigne à mesure que l’opérateur se déplace dans la parcelle. En suivant les consignes de vitesse, il module la dose d’intrant à chaque point, pour assurer une fertilisation idéale de chaque cep de vigne. Le viticulteur peut ainsi moduler sa fertilisation sans avoir à s’équiper d’un matériel spécifique, juste avec son téléphone.
Une fois la fertilisation réalisée, il est préconisé de réaliser une cartographie de suivi durant la période mai-juin qui suit la fertilisation, pour estimer l’impact de la modulation sur la vigueur de la parcelle et mesurer l’impact de la stratégie de fertilisation.
L’analyse de cette cartographie en lien avec le technicien qui suit la parcelle permet d’ajuster la stratégie de fertilisation, et d’optimiser année après année la qualité du sol, pour assurer une meilleure homogénéité du développement de la vigne dans la parcelle.
Plus d’informations sur le service « Dynamic » de Scanopy : Scanopy Dynamic